Bonjour,
Dans le contact via la clairaudience, ou la télépathie, ou par support intermédiaire (écriture intuitive, écriture automatique, transcommunication instrumentale, et autres), ou que ce soit dans un travail d'évocation magique peut se poser la question de la langue dans laquelle l'entité s'adresse à vous.
Ici, on traite de la question de l'écoute, pas de la façon dont vous pouvez vous-même converser, même si c'est indirectement lié comme vous allez le comprendre.
Quelle(s) langue(s) parlent les entités?
On peut considérer deux éléments théoriques qui s'imbriquent l'un dans l'autre:
Le contexte universel:
Si l'on part du postulat que l'entité émet des énergies (plan mental, astral) pour communiquer, et que l'homme l'interprète sous formes de mots, ou de phrases (voir d'images, de symboles, d'archétypes):
l'énergie est commune à tous, la communication a donc les mêmes "termes" pour tous.
Le langage est universel.
Attention, nous ne parlons pas de langages ici dans sa dimension culturelle, sociale, normative, mais au sens d'influx, d'échange et de communication.
Les règles des entités ne sont ainsi pas forcément les vôtres, mais dans cette théorie, les énergies étant les mêmes pour tous, le langage devient ainsi libre de tout carcan.
C'est d'ailleurs la théorie de Bardon sur la question:
Pratique de la magie évocatoire :
"Tout Mage, d'une expérience certaine, qui peut voyager astralement et mentalement et visiter ainsi différentes Sphères, s'apercevra que les Êtres, quels que soient leur résidence et leur rang respectif, utilisent un aspect du langage universel, appelé «langue métaphorique», c'est-à-dire une langue liée à l'image."
On retrouve là aussi l'idée de l'épisode de la tour de Babel dans la bible.
A la suite du Déluge, les hommes parlent la même langue, se réunissent et cherchent à construire une tour qui touchera le Ciel. Dieu les dispersent (faisant ainsi du langage un pouvoir) en créant les langues étrangères, qui nuit à la compréhension entre les groupes.
Confusion des langages: une source de pouvoir
Wikipédia : Selon Alexander Hislop, le fondateur de Babylone, Koush, père de Nemrod, s'identifierait à Hermès. Ainsi ce qui caractériserait le régime Babylonien serait la découverte des langages secrets, de l'Hermétisme (ce qui est caché), et ceci dans un but de Pouvoir. Pouvoir fondé sur la confusion des esprits et l'apparition de jargons, c'est-à-dire de langages à double sens compris seulement par les initiés, et au sens profond desquels la masse des humains n'aurait pas accès.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Tour_de_Babel#La_confusion_des_langages.2C_source_du_pouvoir
Ainsi, la question des langages ésotériques, que ce soit l'énochien, ou bien des langues inventées, communiquées, et étant considérées comme "seules valides" participent à des systèmes initiatiques, des moyens de communication spécifiques, voir hermétiques. Et la nuance est importante : de façon volontaire.
Dans la pratique de la médiumnité, les faits sont nettement plus nuancés et contrebalancés par des ensembles qui viennent éclairer la difficulté et les limites de l'humain dans sa capacité à "interpréter" et "appréhender" le langage universel, au sens de communication des énergies au delà de ses propres contraintes et normes personnelles.
Le contexte humain:
Le premier obstacle dans une perception à visée de communication, ce sont les filtres de l'humain : notre éducation, nos connaissances, nos expériences, notre socialisation (la connaissance des normes et leurs respects/détachements), notre capacité à lâcher prise aussi. Tout cet ensemble peut troubler une communication.
Par exemple, si une entité introduit un concept philosophique dont vous n'avez jamais entendu parlé, ou même pensé/envisagé, induisant des termes d'une complexité intellectuelle qui vous dépassent, il est tout à fait possible que vous ne puissiez pas "traduire" la perception en terme de langage. Ainsi, vous recevez le message, mais vous n'êtes pas capable de le comprendre (et par extension difficulté à le transmettre). On voit là aussi tout le paradoxe auquel peut être soumis le médium de transmettre au travers des mots (un vocabulaire qui est le fruit d'une culture, d'une société et de son évolution) des concepts universels.
Ce sont les limites de l'humain dans la communication.
En rapport direct, on peut évoquer la glossolalie et la xenoglossie. Comme l'ont montré les études sur ces deux sujets, l'humain entre dans un état modifié de conscience qui engendre une forme de "désactivation" de l'aire du langage dans le cerveau, la communication s'établissant par d'autres biais. Permettant ainsi la levée des "filtres" (en partie et comme je le mentionnais précédemment) propre à l'humain.
Mais la construction d'un langage non-humain reste propre à des cadres (mots de pouvoir, charge spécifique à partir d'une voyelle, connexion à des égrégores) ou à l'usage d'une communication intuitive (par delà la compréhension intellectuelle).
Sauf que cette communication intuitive peut être dangereuse (cf dossier: critique de l'intuition pure). Le médium étant libre d'en comprendre ce qu'il veut, il peut retomber dans son propre travers humain : ses limites (et ce qui l'arrange).
Je perçois, mais le langage est incompréhensible?
Deux facteurs entre en ligne de compte:
- vous n'avez pas à comprendre (toutes les conversations dans la rue ne sont pas forcément productive ou à viser d'être productive, cf la météo)
- vous ne pouvez pas encore comprendre (problème de précision de la capacité à travailler, problème de niveau d'énergie, de capacité à être en lien avec l'entité pour recevoir suffisamment, confusion au niveau de votre rituel, problème de protection trop forte, inconscient qui ne lâche pas prise...)
-> Il faut ajouter le cas particulier de l'intermédiaire entre deux interlocuteurs : un médium, une entité et une autre personne. Le médium passe le message de l'entité à la personne, qui elle peut citer des événements, une langue étrangère, des phrases qui vous paraissent sans queue ni tête, au profit de la personne à qui ça parlera complètement du fait d'une histoire personnelle.
--> Par extension, le problème de l'entité (âme décédée) qui tape la conversation en chinois parce qu'elle le fait volontairement (généralement, un petit rappel de l'absence de compréhension peut suffire).
Note: on traite ici d'un langage parlé, mais la communication avec des entités peut prendre plusieurs aspects par delà même le langage.
Ainsi, le médium peut percevoir sous forme d'archétype (clairvoyance généralement) comme le décrit Bardon.
D'autre vont avoir tendance à entendre (même s'ils ne comprennent, ni ne maitrisent les termes usités).
D'autres être capable d'interpréter la symbolique complète d'un parfum (un ensemble complexe d'odeur) ou d'un toucher (là encore dans une notion complexe, qui peut être soumis aussi à des conventions personnelles).
A cet égard, on rejoint un peu la vision de Jung et toute la problématique de la perception ésotérique:
archétypes universels vs archétypes personnels (culturel, social),
la symbolique varie au fil des sociétés, de ses évolutions.
Un message se heurtera ainsi de fait, toujours à l'humain.
Et de même la question égrégorique que peut revêtir un symbole en ésotérisme doit être prise en considération dans la communication.
Exemple, une entité avec qui vous avez l'habitude de communiquer et qui se met à vous sortir des phrases en hébreux un soir, sans que vous ne compreniez pourquoi, peut être une piste de travail par rapport à la kabbale, à la mystique juive.
Même en partant du principe que le langage serait universel, en tant qu'énergie universelle qui permet une conversation, celle-ci sera toujours limité par l'humain/le médium qui transmet et qui conditionnera la réception.
Le langage étranger peut ainsi être traduit par "étranger à soi-même". Que ce soit des filtres personnels, un langage initiatique non "acquis", ou une conversation qui ne vous regarde pas.
Ainsi, ne jamais prendre pour acquis un message, quelque soit sa langue, ou la nature de l'entité, car par définition, vous ne serez jamais suffisamment détaché parfaitement de vous-même pour ne pas l'influencer.
Le problème n'est donc pas "quelle langue parlent les entités?" mais "quelles limites avez-vous pour parler avec elles?"
Bien à vous, Hagel